Drôle d’été dans le Jura…

Crédits photo : Joel Philippe Le Progrès

Drôle d’été dans le Jura…

Sécheresse, incendies, pollutions et si ce n’était qu’un début …

Sans préjuger des années futures, il y a fort à parier que les étés à venir ressemblent en majorité à celui que nous venons de connaître, canicules successives, pénurie d’eau, concentration de polluants dans ce qui reste des rivières, orages violents voir dramatiques. Si on est incapable de prévoir l’avenir, on sait que la tendance va plutôt vers ces phénomènes excessifs de plus en plus fréquents et la notion d’emballement climatique n’est pas à prendre à la légère.

A l’heure où les incendies sévissaient dans plusieurs départements de France dont le Jura, et que nous étions tous sidérés par ce qui se passait, certains se dépêchaient de se défouler sur les écologistes en mettant en avant leur inaction dans l’entretien des forêts mais également l’inaction à venir au secours des secteurs touchés.

Rappelons simplement que ces mêmes écologistes et de nombreux scientifiques alertent sur cette situation depuis des dizaines d’années et que jusque-là peu de choses ont été faites pour limiter la casse.

Sans même évoquer toutes les causes anthropiques du changement climatique et des catastrophes environnementales que nous commençons tout juste à subir, (rejets de gaz à effets de serre, dévastation des milieux naturels), parlons simplement de l’élément majeur dans tout cela, l’eau et surtout le manque d’eau ! … et pourtant, on utilise toujours de l’EAU POTABLE dans nos toilettes alors que d’autres solutions existent, (récupération d’eau de pluie, toilettes sèches…) Chacun a pu encore constater en aout des arrosages aux heures les plus chaudes sur des cultures, des remplissages de piscines privées ; à Dole, un journal annonce ce jour, 25/08/22, que la piscine Talagrand renouvellerait dans la semaine ses 1700 000 litres d’eau, ce journal donnait également il y a quelques jours des conseils pour savoir où laver sa voiture dans le Jura !!! La question de priorité et de bon sens est donc bien au cœur du problème. JNE, comme bien d’autres associations se battent depuis des années contre la destruction de zones humides et la préservation de la ressource en eau, souvent devant les tribunaux.

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » disait le président Chirac en 2002, et bien ça n’a pas changé, la différence, c’est que certains qui constatent aujourd’hui très concrètement les effets dévastateurs de ce qui était annoncé préfèrent s’en prendre aux vilains oiseaux de mauvais augures qu’aux causes réelles dont les solutions remettraient bien trop en question nos modes de vie et habitudes.

A l’heure où nous parlons, le monde de la chasse, premier accusateur de notre inaction, refuse d’envisager un moratoire sur les dates d’ouverture cette année ; d’après eux et leurs connaissances sans limite du terrain, la faune n’a pas subi plus qu’à l’accoutumée les effets des sécheresses successives et canicules. Ils pensent néanmoins à leurs amis qui chassaient sur le territoire incendié pour qu’ils puissent néanmoins pratiquer leur activité sur d’autres secteurs du Jura non brulés ! Vive la solidarité ! On leur dira merci pour ça.

Delphine Durin