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Le nouveau plan de « gestion » du loup : notre positionnement

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On peut appliquer à ce PNA loup ce que l’on applique comme évaluation concernant une décision sommaire quand elle évacue un problème en le supprimant. A savoir « qui veut se débarrasser de son chien l’accuse de la rage », ici ce serait qui veut se débarrasser de son loup l’accuse d’être un prédateur ruinant une activité économique dans ce cas l’élevage. Le problème est-ce le loup ou ses prédations ? Dès que l’on pense ramener la population lupine à un niveau critique, c’est que l’on pense que le problème est l’existence même du loup. C’est le retour à la primauté du tir qui se trouve libéralisé : tirs facilités, ouverture du droit de tir létal, plafond annuel augmenté.

La primauté est aux considérations portées à l’espèce et à sa protection et donc au statut d’espèce protégée.

Les actions légitimes doivent donc être recherchées 1)-du côté du champ des proies ouvertes aux actions de prédation des loups et 2)-de la protection des troupeaux

1)-Ainsi, les ressources animales sauvages doivent être réservées aux loups : chamois, chevrettes, biches, cerfs, bouquetins selon la région, sangliers, lapins, (sans oublier les charognes quand il s’en trouve). Encore faut-il que loups et hommes ne soient pas en concurrence sur la même ressource, avec par exemple les chasseurs et leur gibier. Depuis la création de la louveterie, les données ont changé dans un sens défavorable aux loups.

2)-Du côté de la protection envers les prédations, les éleveurs sont loin de faire ce qu’il faut. Les connaissances de ce pan entier de l’action sont insuffisantes et peu travaillées. Ainsi les filets de clôture fonctionnent trop souvent comme des nasses qui piègent les troupeaux surtout ovins. Car quand ils sont pris de panique et cherche à fuir ils se jettent dans les filets qui les emprisonnent et les condamnent. Les filets doivent à la fois être correctement posés par rapport à la ferme et la possibilité d’une fuite vers la ferme qui est la zone refuge d’un animal d’élevage ; une possibilité de rupture aux chocs du filet doit être préparée dès sa construction. Des études d’éthologie du loup et des animaux d’élevage devraient être conduites. 

Le maître mot dans cette affaire, comme dans toutes celles qui concernent particulièrement notre époque actuelle, est l’absence d’une réflexion globale qui tienne compte et mette en valeur les interconnexions entre les espèces. La biodiversité est une nécessité et un défi, les analyses de courte vue ne répondent ni aux nécessités ni aux défis. Nous avons deux protagonistes : 1)- le loup d’une part et 2)-l’Homme d’autre part. 

1)-De ce point de vue, les bénéfices liés à la présence du loup sont ignorés. Une partie de leurs proies naturelles sont des animaux malades qui sont ainsi retirés de l’existant et ne favorisent plus alors l’extension d’épidémies. Les proies spécialisées dans les pousses d’arbres et arbustes sont réduites au grand bénéfice de la pousse et de l’extension des forêts et de l’avenir de la sylviculture.

2)-De nombreuses personnes favorables à la protection du loup et à la protection des animaux d’élevage se réunissent dans des associations qui les mettent à disposition des éleveurs dans les périodes critiques d’attaque par les loups. Ces personnes constituent un volant important de mobilisation et de protection. Cette sensibilité est à favoriser et à entretenir car elle constitue une valeur éthique bénéfique à toutes les formes de vie et nous en avons bien besoin dans une époque où les désorganisations se multiplient et où les égoïsmes s’avèrent destructeurs.

Nous pensons donc que ce PNAL ne résulte pas d’une évaluation complète du plan précédent : dommages, avantages, efficacité réelle non assez évaluée des tirs létaux, il ne peut pas présenter une amélioration réelle. De plus les bons angles d’approche ne sont pas pris et les considérations prises constituent des facteurs de biais pervers. Enfin les expérimentations qui sont en cours avec l’ARB de BFC n’ont pas les moyens requis en temps, en personnel et en financement pour aboutir à une avancée constructive et bénéfique à tous. 

Un biais est d’emblée introduit en faussant la perception de ce qui relève des causes et de ce qui relève des conséquences. Avant la conservation on privilégie la destruction. Il semble que le CNPN, avec son avis négatif, ait joué son rôle de façon scientifique.

Par conséquent nous ne sommes pas favorables à ce nouveau PNA loup en l’état.

Hervé Bellimaz

Pour participer à la consultation publique, cliquez ici avant le 7 Décembre 2023.

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